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Le fil de ma pensée

"Faites comme chez vous !"

Le mémoire

Lors de cette dernière année d’étude, j’ai choisie d’axer l’écriture de mon mémoire autour du sentiment de «comme chez-soi».


Mes recherches m’ont menées jusqu’au milieu de l’EHPAD où le rapport au chez-soi est important mais souvent compliqué, car bien qu’ils soient considérés comme des établissements hospitaliers, ils n’en restent pas moins des lieux de vie que les résidents doivent s’approprier. a cette occasion j’ai pu interroger Marc Franceschi, directeur d’un des EHPAD du groupe Korian, certaines de ces réponses ont été pour moi un véritable point de départ pour concevoir mon projet.


La tension entre intimité et collectivité qui constitue l’une des principales problématiques de la vie en EHPAD.

Le but de mon projet sera, entre autres, d’aider les résidents à maîtriser ce qui se passe.
Après discussion informelle avec du personnel travaillant en EHPAD, il apparaît que cette tension entre intimité et collectivité amène la problématique suivante : Comment maintenir le lien social des résidents sans briser leur intimité?

Dans un deuxième temps, le projet pourrait s’appuyer sur un champs lexical développé autour de cette expression «Tisser des liens ». D’une part car elle traduit la problématique du lien social présent à l’EHPAD, d’autre part car la métaphore permet un vocabulaire graphique autour du fil, de la broderie (c’est à dire une technique manuelle que l’on se transmet de génération en génération) qui semble cohérent pour évoquer l’EHPAD mais également pour donner forme à une signalétique comme on utilise l’expression «le fil d’Ariane» où que l’on retrace «le fil d’une histoire».

Je choisis d’ancrer mon projet au sein du groupe Omeris pour plusieurs raisons évidentes :
d’une part, il s’agit d’un groupe familiale, à petite échelle puisqu’il ne possède que 16 EHPAD (contre 300 pour le groupe Korian par exemple), cela me permettra de créer du lien entre l’ensemble de ces EHPAD. D’autre part, la stratégie de communication choisie par Omeris fait échos à mes préoccupations premières, leur slogan étant : « Vous sentir chez vous, c’est possible chez nous. ».

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Pour approfondir le sujet, je suis allée à la rencontre de Marc Franceschi, directeur de l'EHPAD Korian le Baron à Orléans

le 20 novembre 2019.

Entrevue avec Marc Franceschi, directeur d'EHPAD

Est-ce que c'est important d'avoir des repères pour s'approprier l'espace ?

L'appropriation de l'espace est un sujet délicat parce que les personnes qui viennent du domicile ou de l'hôpital arrivent dans un lieu de vie qui est toujours plus petit que celui dans lequel ils étaient, même s'ils vivaient en appartement : il y avait un salon, une chambre, une cuisine, une salle de bain. À l'EHPAD, l'espace se limite à une chambre et une salle de bain. Bien sûr c'est leur espace privé, mais il est relatif. 
 

Est-ce que vous arrivez à mettre en place des choses pour faciliter le passage du domicile à l'EHPAD ?

On essaie, à chaque fois que c'est possible, d'envoyer quelqu'un de chez nous, une infirmière ou une psychologue pour recueillir les souhaits de la personne et pour lui expliquer comment vont se passer ses journées. Quand la personne âgée arrive le premier jour, elle sera accueillie par la personne qu'elle aura vu à son domicile ou à l’hôpital. Il y a un début de lien qui peut se créer comme ça. 
 

Quelles sont les inquiétudes des résidents quand ils arrivent ?

Il y a deux choses qui les tracassent beaucoup. Le fait de quitter leur environnement familier et l'inquiétude de se dire « est-ce que l'on va être gentil avec moi ? ». 
Un monsieur est arrivé hier soir, il était totalement perdu, il est passé dans toutes les chambres, il cherchait sa femme. Il a mal dormi cette nuit et ce matin il n'était pas bien. C'est très difficile.
C'est le sujet du jour : Qu'est-ce qu'on met en place pour rassurer ce monsieur, pour qu'il ne soit pas paniqué ?

Est-ce que les résidents considèrent qu'ils sont chez eux ici ?

Certaines personnes , de par leur comportement, on voit qu'elles sont chez elles. 
Et puis d'autres personnes nous répètent tous les jours qu'elles aimeraient partir et rentrer à leur domicile parce qu'elles ne sont pas chez elles ici.
Il y a un monsieur qui vient à l’accueil tous les soirs vers dix-sept heures trente et demande « Quand est-ce que je rentre chez-moi ? », alors que cela fait un an et demi qu'il est ici.

 

Quand le comportement de certains résidents montre qu'ils se sentent chez eux, par quoi se traduit ce comportement ?

L'interaction avec le personnel d'abord et la participation aux activités proposées. Plus les gens participent aux activités, plus ils créent du lien social avec le personnel et les autres résidents et plus ils se sentent bien. C'est un cercle vertueux. 

Le marqueur principal du mal‑être en EHPAD, c'est l'isolement. Quelqu'un qui s'isole dans sa chambre, qui ne veut pas en sortir et ne veut pas participer aux activités, c'est quelqu'un qui ne va pas se sentir chez lui. 
La chambre, pour autant qu'elle comporte ses repères affectifs, n'est pas un refuge qui coupe de la collectivité et du lien social qui accompagne cette collectivité. On peut se sentir chez-soi, mais ne pas se réfugier dans son espace privé.

 

Y a-t-il des échanges entre les résidents dans l'espace commun ? Les résidents arrivent-ils à discuter ? À faire des rencontres ?

Oui, mais pas autant qu'on aimerait. Il y a des espaces communs comme le grand salon qui sont des espaces d'activités de groupe, des espaces de convivialité comme le salon du hall avec des canapés confortables où les familles viennent. On a des espaces où les résidents peuvent se retrouver librement autour d'un jeu de société ou de la télévision et des espaces plus intimes, des petits salons qui ferment. 
possibilité de différents espaces où ils peuvent faire ce qu'ils ont envie de faire.

"Ne Perdez pas le Fil"

Premières recherches 

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